IPBES – Évaluation mondiale de la Biodiversité et des services écosystémiques

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L’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services aka Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) est une instance de l’ONU qui regroupe des experts de la biodiversité dont le but est de publier des rapports sur l’état des écosystèmes à partir des diverses connaissances scientifiques – d’où son surnom de “GIEC de la biodiversité”.
L’institution a publié un ” rapport de l’évaluation mondiale de la Biodiversité et des services écosystémiques ” dont n’est disponible à ce jour que le résumé pour décideur (en français ou en anglais) – la version complète, de plus de 1500 pages, est en court d’élaboration. Ce rapport est une excellente introduction aux problématiques liées à la biodiversité. Très brièvement, et arbitrairement, on retiendra quelques phrases tirées du rapport, chacune présente dans l’un 4 messages principaux, et qui vous donnerons peut être envie d’y jeter un œil :
A. La nature et ses contributions vitales aux populations, qui ensemble constituent la biodiversité et les fonctions et services écosystémiques, se détériorent dans le monde entier.
- La dégradation des terres a, par exemple, entraîné une réduction de la productivité agricole sur 23 % de la surface terrestre.
- De surcroît, la perte d’habitats côtiers et de récifs coralliens diminue la protection du littoral, qui est ainsi davantage exposé aux inondations et aux ouragans, posant des risques accrus pour la vie et la propriété des 100 à 300 millions de personnes qui vivent dans des zones côtières inondables selon le niveau de crue centennale.
- Au total, 75 % de la surface terrestre est altérée de manière significative, 66 % des océans subissent des incidences cumulatives de plus en plus importantes et plus de 85 % de la surface des zones humides ont disparu.
- En moyenne, 25 % des espèces appartenant aux groupes d’animaux et de végétaux évalués sont menacés, ce qui suggère qu’environ 1 million d’espèces sont déjà menacées d’extinction,
B. Les facteurs directs et indirects de changement se sont intensifiés au cours des 50 dernières années
- Les facteurs directs de changement de la nature ayant eu les incidences les plus lourdes à l’échelle mondiale sont, par ordre décroissant : la modification de l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe des organismes, les changements climatiques, la pollution et les espèces exotiques envahissantes.
- Les facteurs anthropiques sont estimés être à l’origine d’un réchauffement observé d’environ 1,0 °C en 2017 par rapport aux niveaux préindustriels, avec des températures moyennes en augmentation de 0,2 °C par décennie au cours des 30 dernières années. La fréquence et l’ampleur des phénomènes météorologiques extrêmes, ainsi que les incendies, les inondations et les sécheresses qu’ils entraînent, ont augmenté au cours des 50 dernières années
- La pollution marine par les plastiques, en particulier, a été multipliée par dix depuis 1980, affectant au moins 267 espèces, dont 86 % des tortues marines, 44 % des oiseaux marins et 43 % des mammifères marins.
- La population humaine a doublé au cours des 50 dernières années, la croissance économique mondiale a presque quadruplé et le volume du commerce mondial a décuplé, entraînant une hausse de la demande d’énergie et de matériaux
C. Les trajectoires actuelles ne permettent pas d’atteindre les objectifs en vue de conserver et d’utiliser durablement la nature et de parvenir à la durabilité pour 2030 et au-delà ne peuvent être réalisés que par des changements en profondeur sur les plans économique, social, politique et technologique
- Seul un cinquième des objectifs stratégiques et buts fixés par six accords internationaux relatifs à la nature et à la protection du patrimoine environnemental mondial sont incontestablement en voie de réalisation. Pour près d’un tiers des objectifs définis dans ces conventions, les progrès ont été limités ou inexistants, voire négatifs dans certains cas.
- Les régions du monde où il est prévu que les conséquences des changements mondiaux en matière de climat, de biodiversité et de contributions de la nature aux populations soient fortement ressenties sont également celles qui abritent de fortes proportions de peuples autochtones et nombre des communautés les plus pauvres du monde.
- Il est prévu que les changements climatiques prennent toujours plus d’importance en tant que facteurs directs de changement de la nature et de ses contributions aux populations au cours des prochaines décennies.
D. Il est possible de conserver, de restaurer et d’utiliser la nature de manière durable et, en même temps, d’atteindre d’autres objectifs sociétaux à l’échelle mondiale en déployant de toute urgence des efforts concertés qui entraînent des changements en profondeur.
- Cinq grands types d’interventions (leviers) peuvent produire des changements en profondeur en luttant contre les facteurs indirects sous-jacents de la dégradation de la nature : 1) mesures d’incitation et renforcement des capacités ; 2) coopération intersectorielle ; 3) action préventive ; 4) prise de décisions dans un contexte de résilience et de d’incertitude ; et 5) droit de l’environnement et mise en œuvre.
- Les transformations en direction de la durabilité ont de meilleures chances de réussite lorsque les mesures sont axées sur les leviers critiques suivants, pour lesquels les efforts déployés donnent de particulièrement bons résultats : 1) vision d’une bonne vie ; 2) consommation totale et déchets ; 3) valeurs et action ; 4) inégalités ; 5) justice et inclusion dans la conservation ; 6) externalités et télécouplages ; 7) technologie, innovation et investissement ; et 8) éducation ainsi que production et échange de connaissances.
- L’évolution des systèmes financiers et économiques mondiaux en vue de la création d’une économie mondiale durable s’écartant de l’actuel paradigme, limité, de la croissance économique, est un élément incontournable du développement durable.
Ces 4 messages sont étayés par une partie Contexte qui détaille et source les précédents messages. Les 60 pages du résumée sont elles-mêmes synthétisées dans un communique de presse (pas forcément très lisible).