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Rapport spécial du GIEC 2019 – L’océan et la cryosphère

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Rapport spécial du GIEC 2019 – L’océan et la cryosphère

Comprendre les conséquences du réchauffement climatique sur les mondes marins et glacés.
/ Article scientifique
Débutant / Intermédiaire / Expert

A l’automne 2019, le GIEC a publié un rapport spécial intitulé “L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique”. Celui-ci fait partie des trois rapports spéciaux que le GIEC s’est engagé à rendre au cours de son 6ème cycle d’évaluation, ce dernier se terminant en 2022 par la publication d’un 6ème “Rapport d’évaluation”. Ce rapport spécial a ici pour objectif d’exposer l’état de la recherche scientifique concernant les impacts du changement climatique sur les océans et la cryosphère – soit tous les endroits où l’on peut trouver de l’eau à l’état solide (banquise, glaciers de montagne et calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland). Plus d’1,3 miliard de personnes habitent en région côtière, en montagne, ou près de l’Arctique, et sont directement touchées par les effets du changement climatique sur ces écosystèmes. Mais c’est bien l’ensemble de la planète qui est et sera concernée par ces effets, les océans et la cryosphère étant des éléments indispensables à la vie sur Terre.

Le rapport spécial du GIEC expose, entre autres, les conséquences suivantes d’un réchauffement planétaire (+1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, sachant que nous sommes déjà à +1°C) pour les océans et la cryosphère:

  • les glaces fondent: glaciers, neiges, et pergélisol diminuent (-80 % de leur masse actuelle d’ici 2100 pour les glaciers d’Europe, des Andes, d’Afrique de l’Est et d’Indonésie), et entraînent avec eux des risques aggravés de glissements de terrain, d’avalanches et d’inondation; et la quantité d’eau disponible pour les humains dans ces régions glacées baisse.
  • le niveau de la mer va continuer d’augmenter, et cela même si l’on arrive à contenir les émissions de gaz à effet de serre: +30 à +60 cm d’ici 2100 si l’on reste bien en-dessous des +2°C (sinon ce sera entre 60 et 110 cm de plus en continuant à se réchauffer au rythme actuel).
  • les océans vont continuer à se réchauffer et s’acidifier (en absorbant le CO2 de l’air), impactant directement la biodiversité marine;
  • l’intensité moyenne des cyclones va augmenter; Etc.

Pour le rapport complet (1203 pages, en anglais), c’est par ici. Pour le résumé aux décideurs (45 pages, toujours en anglais), c’est par là.

Pour les non-anglophones, les plus pressés et les débutants en écologie, on vous conseille le communiqué de presse, qui reprend en français les très grandes lignes du rapport en seulement 7 pages, ou bien le résumé proposé par l’association Citoyens pour le climat.


 

Rappel: mais c’est quoi le GIEC déjà ? Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, ou bien IPCC en anglais pour Intergovernmental Panel on Climate Change) a été créé en 1988 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ouvert à tous les pays membres de l’ONU, le GIEC a pour mission d’évaluer les publications scientifiques concernant les changements climatiques, leurs causes, leurs conséquences et les risques qu’ils comportent. Riche de 30 ans d’activités, le GIEC ne mène cependant pas ses proches recherches: il s’en tient à une compilation et une évaluation de l’état des connaissances sur les changements climatiques. Cet organe est divisé en 3 groupes de travail: le Groupe de travail I (éléments scientifiques du changement climatique); le Groupe de travail II (incidences, adaptation et vulnérabilité) et le Groupe de travail III (atténuation du changement climatique). Bien que parfois critiqué (pour la trop grande timidité de ses conclusions ou encore ses liens trop étroits avec la sphère politique), le GIEC produit tout de même un travail dont le sérieux scientifique est amplement reconnu.